En Algérie, dans le passé, toutes les femmes étaient initiées, dès leur plus jeune âge, aux travaux manuels, tels que cuisine, broderie, crochet, tricot, couture, autant de savoir-faire qui tissaient les fils de leur destinée. Ces activités n’étaient pas simplement des exercices créatifs, mais une préparation pour le chapitre important de leur vie : le mariage. Ces jeunes filles investissaient leur temps et leur énergie à confectionner leurs trousseaux de mariée.

Dans plusieurs régions d’Algérie, on qualifiait la femme qui excellait à ces activités de Horra, un terme qui renferme, en dialecte algérien, trois qualificatifs en même temps : Chevronnée, douée et appliquée.
Cependant, le terme Horra tient son origine d’un homonyme arabe littéraire qui signifie « Libre ». Et je me demande si le qualificatif dialectal ne revêtirait pas une signification plus profonde : au-delà de la tradition, l’acquisition de ces talents artisanaux offraient aux femmes une indépendance économique potentielle, une bouée de sauvetage en cas de difficultés financières. Des outils polyvalents qui pouvaient être déployés en période de besoin.
En y pensant bien, le qualificatif Horra, exprime également une symbolique de résilience et d’autonomie féminine.
Extrait de mon article Le Train de Batna
Image d’accueil : Image recadrée de l’œuvre de Frederick Arthur Bridgman (1847–1928), The Sewing lesson. Domaine public. Via Artvee.